Conclusion
Dans cette dernière page, il s'agit d'appréhender les apports et les difficultés du travail d'écriture de ce portfolio.
Les difficultés rencontrées dans l'écriture de ce portfolio ont résidé essentiellement dans la structuration en lien avec les consignes données ! je ne suis pas parvenue à "entrer" dans le tableau des typologies de situations ; aussi, tout au long de ces pages, j'ai tenté d'analyser les apports et les limites des situations d'apprentissage rencontrées, mais je ne suis pas parvenue à les catégoriser selon la classification proposée. Certes, au cours du stage, j'ai rencontré des situations initiatiques (la traduction du DASH), des situations formatrices ou communicationnelles (l'animation de l'atelier sur le débriefing) mais j'ai été surtout essentiellement dans une posture d'observateur. Cette position a des avantages car elle permet d'analyser les situations avec le recul nécessaire, ce qui s'avèrera fort intéressant dans la perspective de mon mémoire mais elle ne m'a pas permis d'expérimenter réellement le travail d'ingénieur pédagogique. Il me semble, avec le recul, que j'aurai dû accepter plutôt l'autre proposition de mission qui consistait à construire un nouveau scenario pour un public exerçant dans une autre spécialité. Cela m'aurait permis d'être davantage dans l'action, d'être confrontée aux différentes étapes de l'ingénierie, et donc à une plus grande diversité de situations d'apprentssage.
En ce qui concerne les apports, ce travail de feedback m'a permis de conscientiser les apprentissages réalisés au cours de cette année. J'analyserai le potentiel capacitant du master à travers les trois concepts ou notions suivants :
Compétence : Cette notion a été en filigrane de cette formation, comme un fil conducteur... A la fois pour moi et vis à vis des étudiants et professionnels que j'accompagne en formation. Mon métier de formateur en IFSI m'avait initiée à l'approche par les compétences. J'ai compris qu'il s'agit d'une approche remise en question au profit d'une approche par les capacités. Ainsi, la pédagogie serait un éternel recommencement ? Grâce à la lecture approfondie d'auteurs comme LE BOTERF, JONNAERT, ARDOUIN, et aux échanges que nous avons pu avoir, j'ai pu m'approprier cette notion et en mesurer toute la complexité et les limites. Le fait que la compétence soit toujours située et contingente, qu'elle soit singulière et qu'elle se reconfigure en permanence en fonction du contexte pose la question de sa transférabilité et par conséquent de son évaluation... C'est là un questionnement que je vais réinvestir au cours des échanges que j'aurai à l'avenir avec mes collègues à l'IFSI... Pour aller plus loin, voir ici et là ...
Professionnalisation : afin de définir ce concept, j'emprunterai à R. WITTORSKI, l'un des trois sens donnés au mot professionnalisation : il s'agit de "professionnalisation des acteurs, au sens à la fois de la transmission de savoirs et de compétences (considérées comme nécessaires pour exercer la profession) et de la construction d'une identité de professionnel ". Au cours du master, nous avons évoqué les fondements du métier d'ingénieur pédagogique et de sa pratique. Dans les environnements mouvants actuels, les métiers de la formation sont en mutation, tout comme les métiers des publics qui entrent dans les dispositifs de formation. Le challenge est de taille ! Nous devons être des praticiens réflexifs, capables de remettre sans cesse en question nos pratiques, d'évoluer, de changer. Plus que jamais, l'ingénieur pédagogique doit s'intéresser à l'analyse des situations de travail. Ainsi, la pédagogie par la simulation, telle que je l'ai découverte lors de mon stage, me parait être une modalité pédagogique des plus pertinentes pour favoriser le développement et le transfert des compétences. Ici, l'ingénieur pédagogique analyse la situation de travail pour construire une situation didactique et des objectifs d'apprentissages qui permettront à l'apprenant d'exercer sa compétence. En reprenant les propos de WITTORSKI, qui évoque la nécessité d'un ancrage plus fort de la formation par rapport aux situations de travail, il me semble que la formalisation de séquences de formation in situ sur le lieu de travail "permet d'articuler trois temps habituellement séparés : l'acte de "production travaillée", l'acte de réflexion/recherche à propos des conditions de transformation des pratiques professionnelles, et l'acte de formation". Pour en savoir plus, lire ici et là.
Environnement capacitant : Au travers de mes différentes recherches (FALZON, FERNAGU-OUDET, ZIMMERMAN) , je retiens qu'un environnement capacitant est un environnement "nourricier" qui offre aux individus des opportunités de développement de leurs capacités et une certaine sécurité. Il est en lien avec les concept d'autonomie et d'agentivité. C'est un environnement qui prône le sens du collectif tout en reconnaissant la liberté à ses agents de s'inscrire ou non dans une dynamique de développement. C'est un environnement qui mise sur le capital humain, qui postule sur la capacité de ses acteurs à développer une intelligence des situations de travail, et qui promeut ainsi l'adaptabilité aux évolutions et aux aléas. S. FERNAGU-OUDET évoque une notion qui est au cœur des environnements capacitants, celle de facteurs de conversion, définis comme "l'ensemble des facteurs qui facilitent (ou entravent) la capacité d'un individu à faire usage des ressources à sa disposition pour les convertir en réalisations concrètes". Ainsi, il existe des facteurs intrinsèques (liés à l'individu) et extrinsèques (contexte, ressources humaines et matérielles) ; il me semble que le type de management et le projet collectif porté par les acteurs est déterminant dans ce sens. Pour en savoir plus, cliquer ici et là... et encore là.
Le Master est un environnement capacitant au sens où l'équipe pédagogique met à disposition des ressources (cours, documents, intervenants, moodle, ...) et crée des conditions d'apprentissage par le biais du groupe d'apprenants. Au fil de ces pages, j'ai pu démontrer à quel point le groupe a été un environnement capacitant même si parfois il peut freiner la progression car il suppose des temps de régulation ou de résolution de conflits (on apprend de cela aussi !). Il a permis de créer une dynamique de solidarité et de collaboration, tout en préservant les particularités de chacun. Car si nombre de productions ont été collectives, au fil du temps, nous avons pu mesurer, grâce à la diversité des lieux de stages, que chacun d'entre nous suivait une voie qui lui était personnelle en regard d'objectifs individuels. J'en éprouve personnellement un sentiment d'auto-détermination assez porteur en termes de développement. Notre autonomie et la confiance qui nous a été accordée dans nos choix sont des critères en faveur du caractère capacitant de cet environnement d'apprentissage. La question du feed-back (ou de son absence), pose en revanche le problème de la nécessité pour l'apprenant d'avoir des repères pour s'auto-évaluer. L'analyse des pratiques, réalisée dans le cadre du Master, ainsi que l'expérience du stage avec la large place accordée au débriefing dans l'apprentissage par la simulation, me confortent dans cette conviction.
Car si l'expérience est source d'apprentissage, c'est davantage lorsqu'on la repense que l'on peut apprendre d'elle...
Les difficultés rencontrées dans l'écriture de ce portfolio ont résidé essentiellement dans la structuration en lien avec les consignes données ! je ne suis pas parvenue à "entrer" dans le tableau des typologies de situations ; aussi, tout au long de ces pages, j'ai tenté d'analyser les apports et les limites des situations d'apprentissage rencontrées, mais je ne suis pas parvenue à les catégoriser selon la classification proposée. Certes, au cours du stage, j'ai rencontré des situations initiatiques (la traduction du DASH), des situations formatrices ou communicationnelles (l'animation de l'atelier sur le débriefing) mais j'ai été surtout essentiellement dans une posture d'observateur. Cette position a des avantages car elle permet d'analyser les situations avec le recul nécessaire, ce qui s'avèrera fort intéressant dans la perspective de mon mémoire mais elle ne m'a pas permis d'expérimenter réellement le travail d'ingénieur pédagogique. Il me semble, avec le recul, que j'aurai dû accepter plutôt l'autre proposition de mission qui consistait à construire un nouveau scenario pour un public exerçant dans une autre spécialité. Cela m'aurait permis d'être davantage dans l'action, d'être confrontée aux différentes étapes de l'ingénierie, et donc à une plus grande diversité de situations d'apprentssage.
En ce qui concerne les apports, ce travail de feedback m'a permis de conscientiser les apprentissages réalisés au cours de cette année. J'analyserai le potentiel capacitant du master à travers les trois concepts ou notions suivants :
Compétence : Cette notion a été en filigrane de cette formation, comme un fil conducteur... A la fois pour moi et vis à vis des étudiants et professionnels que j'accompagne en formation. Mon métier de formateur en IFSI m'avait initiée à l'approche par les compétences. J'ai compris qu'il s'agit d'une approche remise en question au profit d'une approche par les capacités. Ainsi, la pédagogie serait un éternel recommencement ? Grâce à la lecture approfondie d'auteurs comme LE BOTERF, JONNAERT, ARDOUIN, et aux échanges que nous avons pu avoir, j'ai pu m'approprier cette notion et en mesurer toute la complexité et les limites. Le fait que la compétence soit toujours située et contingente, qu'elle soit singulière et qu'elle se reconfigure en permanence en fonction du contexte pose la question de sa transférabilité et par conséquent de son évaluation... C'est là un questionnement que je vais réinvestir au cours des échanges que j'aurai à l'avenir avec mes collègues à l'IFSI... Pour aller plus loin, voir ici et là ...
Professionnalisation : afin de définir ce concept, j'emprunterai à R. WITTORSKI, l'un des trois sens donnés au mot professionnalisation : il s'agit de "professionnalisation des acteurs, au sens à la fois de la transmission de savoirs et de compétences (considérées comme nécessaires pour exercer la profession) et de la construction d'une identité de professionnel ". Au cours du master, nous avons évoqué les fondements du métier d'ingénieur pédagogique et de sa pratique. Dans les environnements mouvants actuels, les métiers de la formation sont en mutation, tout comme les métiers des publics qui entrent dans les dispositifs de formation. Le challenge est de taille ! Nous devons être des praticiens réflexifs, capables de remettre sans cesse en question nos pratiques, d'évoluer, de changer. Plus que jamais, l'ingénieur pédagogique doit s'intéresser à l'analyse des situations de travail. Ainsi, la pédagogie par la simulation, telle que je l'ai découverte lors de mon stage, me parait être une modalité pédagogique des plus pertinentes pour favoriser le développement et le transfert des compétences. Ici, l'ingénieur pédagogique analyse la situation de travail pour construire une situation didactique et des objectifs d'apprentissages qui permettront à l'apprenant d'exercer sa compétence. En reprenant les propos de WITTORSKI, qui évoque la nécessité d'un ancrage plus fort de la formation par rapport aux situations de travail, il me semble que la formalisation de séquences de formation in situ sur le lieu de travail "permet d'articuler trois temps habituellement séparés : l'acte de "production travaillée", l'acte de réflexion/recherche à propos des conditions de transformation des pratiques professionnelles, et l'acte de formation". Pour en savoir plus, lire ici et là.
Environnement capacitant : Au travers de mes différentes recherches (FALZON, FERNAGU-OUDET, ZIMMERMAN) , je retiens qu'un environnement capacitant est un environnement "nourricier" qui offre aux individus des opportunités de développement de leurs capacités et une certaine sécurité. Il est en lien avec les concept d'autonomie et d'agentivité. C'est un environnement qui prône le sens du collectif tout en reconnaissant la liberté à ses agents de s'inscrire ou non dans une dynamique de développement. C'est un environnement qui mise sur le capital humain, qui postule sur la capacité de ses acteurs à développer une intelligence des situations de travail, et qui promeut ainsi l'adaptabilité aux évolutions et aux aléas. S. FERNAGU-OUDET évoque une notion qui est au cœur des environnements capacitants, celle de facteurs de conversion, définis comme "l'ensemble des facteurs qui facilitent (ou entravent) la capacité d'un individu à faire usage des ressources à sa disposition pour les convertir en réalisations concrètes". Ainsi, il existe des facteurs intrinsèques (liés à l'individu) et extrinsèques (contexte, ressources humaines et matérielles) ; il me semble que le type de management et le projet collectif porté par les acteurs est déterminant dans ce sens. Pour en savoir plus, cliquer ici et là... et encore là.
Le Master est un environnement capacitant au sens où l'équipe pédagogique met à disposition des ressources (cours, documents, intervenants, moodle, ...) et crée des conditions d'apprentissage par le biais du groupe d'apprenants. Au fil de ces pages, j'ai pu démontrer à quel point le groupe a été un environnement capacitant même si parfois il peut freiner la progression car il suppose des temps de régulation ou de résolution de conflits (on apprend de cela aussi !). Il a permis de créer une dynamique de solidarité et de collaboration, tout en préservant les particularités de chacun. Car si nombre de productions ont été collectives, au fil du temps, nous avons pu mesurer, grâce à la diversité des lieux de stages, que chacun d'entre nous suivait une voie qui lui était personnelle en regard d'objectifs individuels. J'en éprouve personnellement un sentiment d'auto-détermination assez porteur en termes de développement. Notre autonomie et la confiance qui nous a été accordée dans nos choix sont des critères en faveur du caractère capacitant de cet environnement d'apprentissage. La question du feed-back (ou de son absence), pose en revanche le problème de la nécessité pour l'apprenant d'avoir des repères pour s'auto-évaluer. L'analyse des pratiques, réalisée dans le cadre du Master, ainsi que l'expérience du stage avec la large place accordée au débriefing dans l'apprentissage par la simulation, me confortent dans cette conviction.
Car si l'expérience est source d'apprentissage, c'est davantage lorsqu'on la repense que l'on peut apprendre d'elle...